Louis Vuitton reste l’une des marques favorites des acheteurs aux côtés d’autres maisons très prestigieuses comme Chanel ou Hermès. Dans toutes les grandes villes du monde, l’on peut aisément apercevoir des femmes portant le célèbre Monogram ; d’ailleurs, toute femme de goût en a possédé à un moment ou un autre.
Mais sans aller jusqu’à dire que demain, Vuitton comptera parmi les anciennes gloires du luxe, il semble perdre de sa superbe dans le coeur des connaisseurs. Même en Asie, où l’engouement pour la marque reste très fort, la croissance a fini par ralentir.
Pourquoi hésitez-vous parfois à vous procurer ses créations ? Seraient-elles devenues moins synonymes d’excellence et de bon goût qu’auparavant ? Le prestige de ses malles ne fait absolument aucun doute ; mais qu’en est-il de la maroquinerie ?
5 raisons invoquées pour s’en détourner
Toute personne s’intéressant à la maroquinerie de qualité et aux tendances a probablement hésité à acheter un sac Louis Vuitton. Certes, il reste un mythe ; mais il faut convenir qu’il est plutôt répandu et peut paraître le « choix facile ».
- Raison s’appuyant sur la distinction : la marque séduit énormément les Asiatiques et reste très contrefaite malgré sa lutte constante contre la contrefaçon. Si vous recherchez avant tout la distinction, les gammes traditionnelles pourront vous sembler banales. Le bon goût et le besoin de se sentir unique seraient-ils donc mieux satisfaits ailleurs, par exemple chez un créateur moins connu ?
- Raison éthique et/ou politique : une partie des usines se trouve à l’étranger, notamment les plus grandes ; celle d’Asnières est parfois considérée comme une vitrine qui ne réalise plus ou presque que les commandes spéciales, tandis que l’usine la plus importante se situe désormais dans la région de Sibiu, en Roumanie. Si la fabrication en France est un critère de choix décisif pour vous, seules les gammes d’excellence et notamment les malles pourront satisfaire à cette attente.
- Raison générationnelle : Catherine Deneuve, dernière égérie en date, pourrait être perçue comme cliché de femme fortunée et âgée qui ne fait plus rêver une nouvelle génération de clients.
- Raison artistique : la créativité de la marque peut sembler s’essouffler. Certain(e)s d’entre vous estiment qu’elle se limite aux variantes de ses deux codes phares que sont le monogramme et le damier. A l’heure où d’autres comme Gucci ou Bottega Veneta reviennent à la discrétion, désirez-vous toujours autant une grande visibilité du logo ou un damier peut-être ostentatoire ?
- Raison liée aux orientations prises par la marque : un nouveau « positionnement sur l’ultra-luxe » serait en cours d’après Bernard Arnault. Ces mots suggèrent que ce que Vuitton réalisait jusqu’ici n’était peut-être pas l’excellence même, que les sacs Alma, Speedy et autres Beverly étaient possiblement moins bons que ceux des concurrents (Hermès). Ne serait-ce pas une décision prise pour redevenir la marque de luxe qu’elle n’est peut-être plus autant ?
Pourquoi elle reste incontournable
A chacun des points évoqués précédemment, il est possible de rétorquer un contre-argument :
- La distinction peut se trouver dans les modèles moins accessibles et convenus qui demandent une certaine culture pour y accéder.
- Ces derniers restent toujours fabriqués en France.
- Les choix des égéries et des campagnes reflètent l’intemporalité de la marque et renvoient toujours à un « éternel » féminin ou masculin.
- Les défiliés Louis Vuitton comptent parmi les plus attendus lors de la Fashion Week de Paris parce qu’ils surprennent à la fois par leur créativité et leur respect d’un long héritage inscrit dans les gènes des produits.
- La marque a fait le choix de concentrer ses efforts sur ses gammes de prestige, ce que nul client connaisseur pourrait considérer comme mauvais.
La critique peut également refléter une posture lorsqu’elle émane de personnes jugeant Dior vulgaire, Cartier commun et Valentino pas assez chic. Le sac Vuitton serait la facilité qui sied parfaitement au commun des mortels mais non pas aux gens de bon goût. Ces remarques ont forcément une certaine part de vérité dès lors que l’on est à la recherche de l’exclusivité et de l’exception. Mais il se trouve que les mêmes qui émettent ces réserves possèdent bien souvent au moins un ou plusieurs articles provenant des maisons en question.
La légende du malletier Louis Vuitton demeure en effet très présente, et son attrait vivace. Sous l’impulsion de Marc Jacobs, la créativité reste bel et bien au rendez-vous, mais sans introduire de rupture trop grande qui risquerait de compromettre les codes, le mythe et ce qui fait l’identité immédiatement reconnaissable des créations. Encore longtemps, les lignes Damier, Monogram et Epi continueront de vous faire rêver.