Si l’usage d’un jet privé apporte nombre d’avantages, il est essentiel de s’interroger sur ses besoins et attentes afin d’opter pour la solution la plus pertinente. Acquisition ou location, coûts et frais annexes, critères de choix… sont autant d’éléments qu’il convient d’examiner au préalable.
Les avantages d’un jet
Disposer d’un jet privé présente l’avantage incontestable de voyager dans des conditions plus favorables, puisque l’on bénéficie ainsi d’une grande liberté de mouvement, que ce soit à titre professionnel ou privé. Par rapport à un vol en première classe, les déplacements peuvent être programmés en fonction de son propre emploi du temps, sans avoir à accomplir les formalités bien connues d’enregistrement. De plus, on bénéficie d’un espace confortable parfois personnalisé et d’un équipage dédié.
Les vrais coûts
Globalement, l’acquisition d’un jet privé neuf oscille entre 2 millions et 35 millions d’euros selon la taille. Précisons toutefois que les plus luxueux peut largement dépasser les 100 millions de dollars.
A ce prix d’acquisition, il faut intégrer différents coûts annexes annuels, en lien avec l’entretien, l’utilisation et le parking du jet.
- des coûts directs et fixes : de la rémunération des pilotes aux frais de gestion, de maintenance, d’assurance et de parking (ou hangar), en passant par les frais de dégivrage en hiver
- des coûts variables, incluant le carburant, les différentes taxes d’atterrissage, les frais de vie des pilotes et les frais d’assistance
Par exemple, un LearJet 45 occasionne un coût moyen de 600 000€ sur une année pour une utilisation approximative de 200 heures au total, soit environ 5-7% de son prix d’achat par an. Toutefois, les coûts annexes peuvent varier du simple au double selon le modèle de jet choisi, de la même manière que pour les yachts.
Quels critères pour choisir ?
Au-delà de la question tarifaire, l’acquisition d’un jet privé mérite une réflexion préalable, selon l’investissement que cela représente. Il est en premier lieu conseillé d’effectuer un calcul des coûts et de la rentabilité. L’analyse de la fréquence d’utilisation éventuelle reste un critère majeur dans ce cadre.
En second lieu, il vous faudra définir la taille et l’autonomie de vol requises. Les jets privés légers, d’une capacité d’accueil de 8 personnes, permettent de voler pendant une à trois heures. Ils s’adaptent donc parfaitement à des trajets relativement courts (jusqu’à 3 200 km). De taille moyenne, les jets privés accueillent jusqu’à 9 personnes et disposent d’une capacité de stockage de bagages plus importante. Leur durée de vol peut atteindre trois heures et demie, soit près de 5 000 km. Enfin, le jet privé dit « long courrier » jouit d’une autonomie plus importante (6 500 km), idéalement pour des vols transatlantiques directs. Il permet de voyager en plus grand nombre et dans des conditions de confort optimales.
En dernier lieu, le choix du vendeur est aussi primordial. Parmi les producteurs les plus reconnus, on peut notamment citer Boeing Business Jet, Learjet, Dassault Falcon ou encore Gulfstream. Vous avez la possibilité de les contacter pour qu’ils établissent un devis en fonction de vos besoins et exigences, et ils sauront vous guider vers les différents services comme l’équipage et l’entretien lorsqu’ils ne les proposent pas eux-mêmes.
Comment rentabiliser l’investissement ?
Afin d’amortir son investissement et les frais qui en découlent, il existe différentes solutions, notamment la location de son avion lorsque celui-ci n’est pas utilisé et la copropriété.
Ainsi, il est possible d’opter pour une location de son jet, afin de réduire les frais annexes, en s’adressant à une société de gestion commerciale d’avions. A ce titre, il convient d’obtenir un certificat de transporteur aérien auprès des autorités d’aviation civile. De son côté, la société de gestion d’avions présente l’avantage de mettre à disposition un équipage, ainsi que du personnel opérationnel. Des sociétés comme PrivateFly, PrivateJetCharter ou encore Wiget.
De même, il est possible d’acheter un jet privé à plusieurs pour partager son utilisation et, naturellement, les frais induits. Mais encore faut-il trouver des relations de confiance pour la gestion et avec qui la discussion de l’utilisation ne sera pas un problème.
Neuf ou occasion ?
Acheter un jet neuf est une expérience unique qui vous permettra d’acquérir un appareil ultra-personnalisé. Mais, comme de nombreux véhicules, l’avion subit très rapidement une dépréciation certaine, en lien avec le coût de remplacement de l’avionique et la faible combustion d’anciens moteurs. Vous pouvez vous en faire une idée en consultant ce site. Mieux vaut peut-être investir dans un appareil de moins de 5 ans et effectuer un « refit » (une rénovation ou personnalisation).
Finalement, sauf exceptions, un jet privé perd au moins 50% de sa valeur au-delà de 10 ans d’utilisation.
Les jets privés les plus luxueux
Symbole de luxe par excellence, le jet privé est personnalisable à souhait. Parmi ces jets, on peut admirer quelques appareils considérés comme les plus luxueux grâce à des équipements entièrement customisés :
- Pour les Boeing, notons en particulier le Boeing 757 de Donald Trump, contenant un espace VIP, ainsi qu’un home cinéma, une douche circulaire ou une robinetterie en or ; ou le Boeing 747 d’un illustre sultan qui l’a doté de magnifiques décors, à base d’or et de cristal.
- Pour les Airbus, le modèle A340-300 a été choisi notamment par Alisher Usmanov, la 34e plus grande fortune du monde, pour devenir le plus grand avion d’affaires en Russie. De même, le prince Alwaleed Bin Talal a acquis un Airbus A380, contenant nombre d’installations, du sauna à la majestueuse salle à manger, en passant par un espace de prière, un salon royal et une écurie !
La location : une bonne alternative ?
Libérée de tout impact fiscal et dispensant des frais d’entretien, la location d’un jet privé présente un intérêt indéniable en termes de gestion au quotidien. Pour autant, elle peut s’accompagner de dépenses supplémentaires comme la facturation de mise en place par exemple, lorsque l’appareil ne se situe pas près de la base de décollage, ou encore les frais d’immobilisation et de défraiement de l’équipage. De plus, aucune disponibilité ne peut être garantie systématiquement en cas de location.
Plus globalement, c’est le nombre d’heures de vol qui permet de prendre cette décision : avec plus de 400 heures de vol par an, l’acquisition d’un jet privé semble plus intéressante, tandis qu’une utilisation plus ponctuelle mettra en exergue la pertinence d’une location.
Si vous optez pour cette solution, il suffit de contacter différentes compagnies aériennes pour leur faire part de vos attentes. Parmi les compagnies offrant cette possibilité, on peut notamment citer Privatefly, Goodwill et Unijet. De même, Air Charter Service propose la carte Lindbergh, qui permet à ses détenteurs de louer un jet privé depuis n’importe quel pays et de déterminer son propre plan de vol, dès lors que la carte a été créditée de 50 000€ (renouvelable par tranche de 25 000€). De son côté, la compagnie NetJets a développé une jet card, offrant 25 heures de vol pour 143 000€. Ce système de jet card s’avère relativement rentable, en particulier pour les hommes d’affaires ayant l’habitude de voyager au moins de 3 à 4 fois par mois.
A l’instar d’une acquisition, votre choix devra, quoi qu’il en soit, prendre en compte différents critères comme la capacité d’accueil de l’appareil, la réputation de la compagnie ou les prestations offertes.